Des jeunes de toutes les tranches de la population sont confrontés à des proxénètes d’ados donc c’est une bonne idée de faire connaître ce sujet aux élèves afin qu’ils ne soient pas surpris si un jour ils se retrouvent (indirectement) face à ce genre de situation. Informer et sensibiliser, ce n’est jamais du temps perdu.
Toutefois, la dynamique du groupe ou l’atmosphère qui règne dans la classe est un point important auquel vous devez prêter attention. Pour pouvoir discuter d’un thème tel que celui-ci, il est essentiel que les jeunes se sentent en sécurité auprès des autres élèves et de leur professeur ou moniteur. Il ne faut pas forcer des jeunes à parler de ce sujet s’ils n’en ont pas envie. De plus, juger ou pire, critiquer l’opinion des autres à propos d’éléments liés à cette problématique est absolument hors de question.
- Établissez au préalable un certain nombre de règles de base avec les élèves, par exemple l’obligation de respecter les autres et de respecter l’avis et la confiance de chacun. Les règles développées par Sensoa (le centre flamand d’expertise sur la santé sexuelle) peuvent vous aider.
- Vie privée : ce que nous racontons ici est confidentiel et ne sort pas du groupe. Ni nous, ni nos moniteurs ou professeurs, n’utiliserons ce que nous entendons ici dans d’autres situations.
- Je parle en « je » : nous parlons de nous-mêmes, de nos sentiments, nos expériences, nos convictions … Nous sommes ouverts et honnêtes dans ce que nous disons.
- Choisis ce dont tu veux parler ou non : toute chose n’est pas bonne à dire devant n’importe qui et tu peux choisir en toute quiétude de garder ce que tu ressens et ce que tu penses pour toi, si tu ne te sens pas à l’aise dans le groupe.
- Actif : sois actif dans le déroulement de l’activité de groupe. On donne assez de liberté au groupe pour pouvoir déterminer ce dont nous voulons parler. N’attends donc pas passivement que quelqu’un apporte quelque chose.
- Sexuellement actif : le sexe, ce n’est pas uniquement coucher avec quelqu’un, ça se passe aussi dans ta tête, dans ce que tu ressens. Nous parlons donc ici de toutes les formes de relations sexuelles et tout le monde peut s’exprimer à ce sujet.
- Orientation : les personnes peuvent être hétérosexuelles, homosexuelles, lesbiennes, bisexuelles. Il y a de grandes différences entre ces orientations. Il faut en tenir compte et les respecter.
- Rire, écouter : l’humour est important. Il est parfois bon de relâcher la pression lorsqu’on avance sur un terrain miné. Par contre, il est interdit de se moquer. De plus, écouter est tout aussi important que parler.
Prenez des exemples de l’actualité ou des médias populaires pour lancer une discussion.
- Il existe également des organisations qui ont développé toute une série d’outils de prévention, comme l’association néerlandaise Scharlaken Koord, qui met à disposition des livrets, des bandes-dessinées, des jeux et d’autres outils (qui n’existent malheureusement qu’en néerlandais). Vous pouvez les commander pour votre classe ici.
- Ne discutez pas seulement du proxénétisme d’ados mais également des phénomènes qui y sont liés :
- la vie relationnelle, affective et sexuelle : pour cela, Sensoa (le centre flamand d’expertise sur la santé sexuelle) propose pas mal d’outils (uniquement en néerlandais),
- le sexting, le sextortion et le grooming.
- L’image de soi et la résistance morale.
Dans ce cadre, Child Focus a développé GPS (Girl Power Squad), un outil pédagogique unique destiné aux professionnels du secteur de l’aide à la jeunesse pour travailler avec des filles fragilisées dès l'âge de 11 ans autour de la problématique des proxénètes d’adolescents.
Quoi ?
GPS fournit aux professionnels du secteur de l’aide à la jeunesse des informations sur les dynamiques du phénomène, ainsi que des pistes sur la façon d’aborder cette thématique avec des jeunes.
L’outil se compose de méthodologies en ligne et hors ligne. Par ailleurs, avant de se pencher explicitement sur le sujet des proxénètes d’adolescents, d’autres thèmes sont abordés, tels que :
- L’amitié, les relations et la sexualité
- L’image de soi et de son corps
- La capacité de poser ses limites
- Les personnes de confiance
- Les proxénètes d’adolescents
Public-cible ?
Des jeunes filles dès l’âge de 11 ans (avec le développement mental/émotionnel correspondant) qui résident dans un service de l’aide à la jeunesse.
Comment avoir accès à l’outil ?
L’outil est gratuit. La seule chose dont vous avez besoin est un login. Vous pouvez en faire la demande auprès de training@childfocus.be. Nous vous enverrons alors un login unique avec lequel vous pourrez accéder à la plateforme GPS et aux modes d’emploi qui l’accompagnent.
Pour se connecter à l’outil : www.girlpowersquad.be
L’outil a été développé en collaboration avec : CGSO Brugge, Cirkant, Expertisecentrum Helse Liefde, Fordulas, Ghapro, GI De Kempen, GI De Zande, Jez11, Juno, Krinkel, Pimento, Radar, Sensoa, Van Celst, Wingerdbloei, l’AGAJ, ECPAT, Pag-Asa, O’YES, Esperanto & Samilia et a vu le jour grâce au soutien financier de la Fondation Roi Baudouin dans le cadre du fonds ‘Hope for Girls et la Banque nationale de Belgique.
Vous êtes intéressé par une formation sur le phénomène des proxénètes d’adolescents et l'outil de prévention Girl Power Squad? N'hésitez pas à faire une demande via training@childfocus.org
Soyez toutefois prudent. Nous parlons ici de prévention au sens large, de manières de sensibiliser et de discuter de ces phénomènes. Cependant, si vous savez que l’un de vos élèves est victime de proxénétisme d’ados, mener une discussion ouverte avec toute la classe n’est pas la meilleure approche. Au contraire, vous courez le risque que ce jeune ne se sente encore davantage stigmatisé.