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jeunes

Avant de répondre à tes questions sur l’exploitation sexuelle de mineurs dans la prostitution, nous te proposons de visionner ces trois vidéos. Elles racontent l’histoire de trois jeunes filles différentes ayant été victimes de proxénètes d’adolescents.

Contributeur.ices :

  • Fédération nationale des CIDFF (FNCIDFF)
  • Avec le soutien du Ministère (français) chargé de l’Egalité entre les Femmes et les Hommes, de la diversité et de l’égalité des chances ainsi que la Direction générale de la Cohésion Sociale (DGCS)
  • Illustrations et production : Studio EOProduction Jeremy Gatt – Augusta Sarlin – Romain Noiret, @Kiwii Pastek, Claire Boucher @claireb.illustration, Louise Laurent @lavilleetlesnuages, Lucy Caron @lucymacaroni

Il s’agit de vidéos françaises, donc les organisations d’aide mentionnées à la fin de chaque histoire ne sont pas les mêmes qu’en Belgique. Si tu es victime ou que tu as été témoin de violences, tu trouveras des organisations belges qui peuvent t’aider ici.

Ces vidéos, ou une de ces 3 vidéos, te parlent ?

Alors reste ici.

Car sur ce site tu découvriras :

Des informations sur l’exploitation sexuelle dans la prostitution

Si tu es toi-même victime de proxénètes d’adolescents ou si tu es enrolé.e dans un réseau d’escortes

Si toi ou un.e de tes ami.e êtes dans une situation à risque

Comment trouver de l’aide

On parle d’exploitation sexuelle lorsqu’une personne oblige une autre personne à faire (ou à montrer) des actes sexuels alors qu’elle n’en a pas envie. La victime est alors manipulée, trompée ou violentée. La personne qui exploite la victime en retire des avantages pour soi-même, c’est-à-dire une forme de profit, comme de l’argent par exemple.

L’exploitation sexuelle est une des formes que peut prendre la traite des êtres humains. Il s’agit d’une violation très grave des Droits de l’Homme et d’une forme moderne d’esclavage.

Dans le cas d’exploitation sexuelle de mineurs dans la prostitution, un jeune est amené à se prostituer. Le jeune a des contacts physiques (ou via webcam) pour satisfaire les désirs sexuels d’une autre personne en échange d’une récompense (argent, cadeaux, …). Mais cette récompense obtenue en contrepartie va souvent (en grande partie) dans les poches du proxénète d’adolescents, qui est, en fait, celui qui exploite la victime et qui tire les avantages de cette situation.

Il peut s’agir d’un homme ou d’une femme (un peu) plus âgés que toi.

Cela peut être quelqu’un de ton entourage, une personne que tu as rencontrée en ligne, quelqu’un qu’un.e ami.e t’a présenté, … Ça peut être quelqu’un que tu considérais d’abord comme ami.e ou qui t’est venu en aide. C’est même potentiellement quelqu’un dont tu es tombé.e amoureux.se … mais … ça peut aussi être quelqu’un qui t’a assez vite menacé.e ou qui t’a fait du chantage.

Comme tu peux le constater, il n’existe pas de profil type. Les proxénètes d’adolescents ont la capacité de s’adapter extrêmement bien à leurs victimes. En fonction des besoins de la victime ils vont par exemple :

  • lui donner de l’attention, l’écouter, la rassurer ;
  • lui offrir des cadeaux ou l’aider financièrement ;
  • lui proposer un nouvel endroit pour vivre ;
  • l’inviter à des soirées avec beaucoup d’alcool ou de la drogue ;
  • l’intégrer dans une nouvelle bande d’amis ‘cools’

Par la suite, cela permettra aux proxénètes de plus facilement manipuler les victimes et de leur demander des faveurs qui ne sont pas OK.

Car au final, les proxénètes d’adolescents demandent à leurs victimes d’avoir des relations sexuelles tarifées qu’ils arrangent avec des clients. Ces clients peuvent être des connaissances des proxénètes d’adolescents eux-mêmes ou des inconnus qu’ils trouvent sur internet.

Tu te poses des questions par rapport à tes relations sexuelles ? Tu ne te sens pas 100% à l’aise dans certaines situations ? Tu n’es pas toujours sûr.e d’en avoir envie ? Tu as parfois l’impression que c’est le prix à payer pour gagner quelque chose en retour ?

Il est possible que tu sois victime d’exploitation sexuelle si tu te reconnais dans les situations suivantes :

  • Je fais de l’escorting en boîte de nuit et en soirée ;
  • En échange d’une récompense (argent, cadeaux, restaurants, logement, nourriture, hôtels, sorties, consommations, transports, alcool, cannabis ou autres drogues, …), je dois me livrer à un acte sexuel (masturbation, fellation, sodomie, …) ;
  • Mon copain ou ma copine me demande d’avoir des relations sexuelles avec d’autres personnes ou amis ;
  • Je couche avec des personnes qui pourraient lancer ma carrière ;
  • J’envoie des « nudes » ou pose devant la webcam en échange de cadeaux ;

Retiens que si tu as moins de 18 ans, tu ne peux pas travailler dans le secteur du sexe. La loi te protège pour ça. Si tu te reconnais dans certaines situations mentionnées ci-dessus, il se peut que tu sois exploité.e sexuellement dans la prostitution. Car des adultes, qu’ils soient proxénètes ou clients, profitent de ton jeune âge pour retirer un maximum d’avantages de la situation. Tu as peut-être l’impression que toi aussi tu y gagnes quelque chose en retour, mais en réalité, c’est bien peu par rapport aux bénéfices qu’ils accumulent sur ton dos. Au final, c’est toi qui est exposé.e à de graves violences, qui peuvent parfois mettre ta vie en péril.

Tu as sûrement des sentiments très forts pour ton amoureux.se, mais à certains moments tu as des doutes au sujet de ses intentions. Il ou elle te demande de faire des choses que tu n’apprécies pas, mais tu as peur de le/la perdre, alors tu les fais quand même. Sache que ce n’est pas du tout OK ! Au bout d’un certain moment, cette relation va plus te détruire que ce qu’elle va te rendre heureux.se.

Il est alors important de mettre fin à cette relation toxique. Ça risque d’être compliqué les premières semaines, mais au bout d’un certain temps tu en ressortiras plus fort.e. Et qui sait, peut-être qu’après tu rencontreras quelqu’un qui te respectera et avec qui tu te sentiras vraiment bien ?

Dans tous les cas, parles-en à un adulte de confiance: cette personne pourra t’aider ou te mettre en contact avec des organisations d’aide.

Tu ne sais peut-être pas toujours très bien ce qui est normal ou pas dans une relation. Est-ce que ta relation est saine, libre et respectueuse ? Ou au contraire, elle t’empêche de t’épanouir, tu n’es pas toujours écouté.e et respecté.e. ?

Mais qu’est-ce que c’est finalement une relation saine ? Voici une petite check-list qui peut t’aider à te rendre compte si ta relation est saine ou non :

  • J’ai la possibilité de dire « non » et il.elle respecte mes décisions.
  • Il.elle tient compte de mes désirs et respecte mes sentiments.
  • Il.elle me laisse m’habiller comme je veux : je montre et je cache ce que je veux.
  • Il.elle accepte volontiers de rencontrer ma famille et mes amis.
  • Si je l’invite et que je lui fais des cadeaux, c’est parce que cela me fait plaisir.
  • Je peux m’exprimer librement : il.elle m’écoute vraiment.

Si tu ne coches pas une des cases ci-dessus, tu vis déjà une forme de violence. Car la violence n’est pas toujours physique, elle peut également être d’ordre psychologique. Dans tous les cas, la violence est toujours inacceptable. Et même si tu as déjà été victime de violences dans le passé et/ou que ça te parait « normal », personne n’a le droit de te faire du mal. Jamais !

Les proxénètes sont de grands manipulateurs. Ils vont peut-être te faire croire que tu mérites ce qu’il t’arrive et que c’est de ta faute si tu te retrouves dans le milieu de la prostitution. Ou qu’il n’y pas d’autre option qui puisse te garantir un meilleur avenir. Ou encore qu’il n’y a plus que lui qui se soucie de toi, que sans lui tu es seul.e au monde.

C’est faux, archifaux !!! C’est le proxénète qui est responsable de la situation d’exploitation dans laquelle tu te trouves. Personne n’a le droit de t’infliger ça, peu importe ce qui t’a amené.e jusque-là.

Les proxénètes sont d’ailleurs coupables de traite des êtres humains, et c’est punissable par la loi. Toi, tu es une victime avant tout, même si ton proxénète t’oblige à commettre des délits. Tu seras protégée par la police, par les services d’aide et par la loi.

En matière de sexualité, tout est question de consentement. Si tu n’es pas consentant.e, ce n’est jamais OK.

Dans la vidéo ci-dessous, GuiHome explique en détails ce qu’est le « consentement » :

Dans le cas de la prostitution, la loi prévoit que les mineurs n’ont pas la possibilité de donner leur consentement. Notre société a mis cela en place pour protéger les mineurs de l’exploitation sexuelle. Donc même si tu as l’impression de consentir à des relations sexuelles tarifées, tu es en réalité victime d’exploitation sexuelle. Car ta position de mineur.e te mettra toujours dans une situation désavantageuse et des adultes – clients ou proxénètes – profiteront de la situation.

On communique beaucoup via les réseaux sociaux et le début d’une relation peut parfois se construire au fil des échanges de messages. Ça peut être très chouette d’apprendre à connaître quelqu’un de cette manière, mais ce n’est pas toujours sans risques. En effet, en chattant avec quelqu’un, on laisse toujours une trace de nos échanges. Il pourrait arriver que quelqu’un utilise un nude pour te faire chanter et te menacer de diffuser la photo si tu ne fais pas ceci ou cela.

Les proxénètes d’adolescents sont très doués pour cela. Ils cherchent à tisser des liens avec toi, dans la vie en ligne ou hors ligne, pour ensuite exercer une forme de pression ou de chantage et t’obliger à te prostituer.

Dans un premier temps ils ont l’air très sympathiques et font plein de propositions alléchantes: ils te donnent par exemple des compliments, t’invitent à des chouettes soirées, proposent de t’héberger ou te promettent de vivre la meilleure vie, libre de faire ce que tu veux quand tu veux, … Mais très vite, ils trouveront un moyen de te mettre la pression et ne te laisseront plus le choix de faire ce que tu veux quand tu veux. Parce que leur objectif est clair : trouver des filles qui vont leur faire gagner beaucoup d’argent en très peu de temps. Et l’exploitation sexuelle dans la prostitution leur permet d’atteindre cet objectif.

Sois donc vigilant.e lorsque tu rencontres quelqu’un qui te parait trop sympathique, qui te demande rapidement de te dénuder ou qui te fait du chantage. Même à ce stade-là, même si tu as l’impression qu’il est trop tard pour faire marche arrière, parles-en et demande de l’aide ! Car il n’est jamais trop tard !!

Tu t’inquiètes pour un.e ami.e ? Tu as l’impression qu’il ou elle traverse une période difficile, mais tu n’arrives pas à mettre le doigt sur la cause ?

Certains signaux peuvent indiquer qu’une personne est victime de proxénètes d’adolescents. Tu trouveras une liste de signaux ci-dessous. Mais sache que toutes les victimes ne présentent pas ces signaux et que ce n’est pas parce qu’on présente un ou plusieurs de ces signaux qu’on est d’office victime de proxénètes d’adolescents.

  • Ton ami.e est beaucoup plus sur les réseaux sociaux qu’avant, tu trouves même parfois que c’est un peu exagéré ;
  • Il/elle a soudainement un tout nouveau groupe d’amis ;
  • Il/elle est souvent absent de l’école, ses points baissent, il ne se comporte plus comme avant, … ;
  • Il/elle fugue souvent et/ou de façon inattendue ;
  • Tu observes des changements dans son comportement. Il/elle semble anxieux, s’isole, ment, s’automutile, change son style vestimentaire, se maquille (beaucoup) plus, … ;
  • Il/elle te parle de sexe de façon étrange ;
  • Il/elle semble être sous le contrôle de quelqu’un d’autre. Tu as l’impression que cette personne décide tout pour lui/elle. Il peut s’agir de son ami.e ou de son/sa petit.e ami.e ;
  • Il/elle consomme beaucoup d’alcool ou prend de la drogue ;
  • Il/elle porte soudainement des habits coûteux ou possède des choses chères ;

Que tu penses être toi-même victime de proxénètes d’adolescents ou que tu souhaites aider un.e amie, la première chose à faire est d’en parler à un adulte de confiance de ton entourage. Cette personne on l’appelle MAX. Tu as 100% confiance en elle. Tu peux lui parler de tout : de ta tristesse, de ta peur ou de ta solitude… Mais aussi passer de chouettes moments ou simplement papoter. Il faut que ce soit quelqu’un que tu connaisses très bien, de ton propre entourage. Donc certainement pas quelqu’un que tu as appris à connaitre sur les réseaux. Cela peut donc être quelqu’un de la famille, mais aussi un prof, un coach sportif, un éducateur ou une animatrice d’un mouvement de jeunesse, par exemple.

Si tu n’as personne à qui parler dans ton entourage, sache qu’il existe des organisations d’aide où tu trouveras toujours une oreille attentive, bienveillante et non-jugeante :

Child Focus est la Fondation pour les Enfants Disparus et Sexuellement Exploités. Le 116 000 est un numéro gratuit que tu peux appeler de façon anonyme. Il est accessible 24h/24 et 7j/7. Quelqu’un qui est spécialisé sur la question des victimes de proxénètes d’adolescents t’aidera et/ou répondra à tes questions.

  • Point de contact belge pour les victimes de la traite des êtres humains – +32 78 055 800

En Belgique, il existe 3 centres d’accueil et d’accompagnement spécialisés qui soutiennent les victimes de traite des êtres humains : PAG-ASA, PAYOKE, SÜRYA. Ils offrent conseil, information et soutien aux victimes. En cas d’urgence, tu peux les contacter sur le numéro de téléphone suivant : +32 78 055 800. C’est gratuit et confidentiel.

Tu as également la possibilité de demander de l’aide via leur site internet :

www.stophumantrafficking.be

En cas de danger immédiat, contacte la police au numéro d’urgence gratuit et accessible 24h/24 et 7j/7, le 112.

Tu n’es pas seul.e. Il y a toujours quelqu’un pour t’aider. Parles-en !

Il est tout à fait normal d’éprouver ce sentiment. Car les proxénètes sont de grands manipulateurs et ils parviennent à te faire croire que tu leur es redevable : ils te disent qu’ils ont fait beaucoup de sacrifices pour toi, qu’ils t’ont aidé.e, et que ce ne serait pas honnête de les dénoncer. Ou bien ils peuvent te faire peur en te disant que si tu parles, tu te mettras toi-même en danger car tu as commis des actes punissables.

Ce n’est pas vrai !!! Sache que parler, c’est ta porte de sortie. C’est la seule façon qui te permettra de sortir de cette situation et d’enfin te construire et t’épanouir en tant que personne. Peu importe ce que tu as fait, la police et les organisations d’aide sont là pour te protéger.

C’est normal aussi d’avoir l’impression de ne pas trouver sa place dans la société ou d’avoir peur de l’avenir, surtout si tu t’es déjà senti.e abandonné.e par le monde adulte dans le passé. Mais les organisations d’aide mentionnées ci-dessus sont là pour t’écouter et t’aider. Même si ça prendra peut-être du temps pour toi de te défaire complètement du réseau, ces organisations seront toujours là pour toi et continueront à tout faire pour t’aider. Ils sont spécialisés dans l’aide aux victimes d’exploitation sexuelle et ont déjà pu aider de nombreuses personnes qui ont vécu la même chose que toi.

As-tu

besoin d'aide ?

Besoin d’aide urgente ? La police et différentes organisations d’aide sont disponibles par téléphone 24h/24 et 7j/7.

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